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M. THIERS

valité nouvelle ! Il est curieux de voir à quel point ces aigles prétendus de la politique portent la myopie dans les arts ! Ils sont dignes de leur gouvernement.

Quand la révolution de 1848, qu’il n’a pas su prévoir et que ses fautes ont préparée, l’eut mis par terre, dans le ruisseau, sous la giffle du voyou, M. Thiers écrivit, rue de Poitiers, sous l’empire d’un mal de ventre affreux, son livre épeuré, inconsistant et mollasse de la Propriété. Enfin, monument de sa vie ! (se taira-t-il maintenant ?) il publia, volume par volume, son Histoire du Consulat et de l’Empire. Livre qui est loué, mais qui n’est pas jugé, et qui le sera un jour, et cruellement, par une Postérité inflexible. Vers la fin de l’ouvrage, l’orléaniste battu s’embusque comme le vil Pâris à la porte Scée, et tire sa flèche au tendon d’Achille. Le bonapartiste Thiers renie. Il refuse