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M. DE MONTALEMBERT

derne parricide. Entre ces deux ouvrages, M. de Montalembert n’a publié que des brochures. Les brochures sont des discours écrits. Autant en emporte le vent ! C’est la littérature des orateurs ! Il en a fait sur l’Angleterre, dans lesquelles l’Angleterre est glorifiée, parce que c’est le pays du discours politique, et où il représente la France comme musclée, parce que lui, cet indigéré de paroles, ne peut parler !… Il en fait sur la Pologne, autre pays de discours, qui s’est perdue par l’anarchie de ses Assemblées ; la Pologne, où le veto d’un seul membre frappait de nullité les décisions et la volonté de toute une diète. Comme orateur, M. de Montalembert vaut mieux que comme écrivain. Mais il n’est pas cependant de la famille des grands orateurs. Il manque de poitrine ouverte et généreuse. Une ou deux fois, il a frappé fort, et alors son talent ressemblait