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M. SAINTE-BEUVE

de ne jamais la retrouver, tandis qu’il n’est pas dit du tout que le violent M. Sainte-Beuve, car il est violent malgré ses précautions et ses finesses, ne mourra pas repentant et confessé ! J’espère bien que nous le confesserons !

Voilà pour la netteté de l’esprit de M. Sainte-Beuve. Mais pour sa solidité, c’est bien pis. Le poëte et le romancier se sont assoupis de bonne heure en lui, et le critique, qui s’était éveillé simultanément avec le romancier et le poëte, a pris les proportions de sa vie entière. C’est par la critique que M. Sainte-Beuve a la prétention de prendre rang dans l’histoire littéraire. Eh bien ! la critique de M. Sainte-Beuve, cette critique à coups d’épingle ou à coups de bistouri plus ou moins adroitement appliqués, n’est qu’un empirisme incertain. Je ne parle pas de principes à M. Sainte-