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M. SAINTE-BEUVE

langue. C’est un romantique de la première heure, resté romantique par-dessous, — on ne guérit pas, heureusement, de ce bon mal-là ! — C’est un causeur amusant, bien plus amusant au coin de son feu ou de sa table, portes fermées, qu’au coin du Constitutionnel, où il commence de rabâcher. Enfin, c’est, à ce qu’il semble, tout le contraire d’un académicien, du moins d’un académicien de nos jours, tel que la mort a fait ce vieux môme ! Eh bien, cependant, M. Sainte-Beuve est aussi académicien que pas un des Quarante, et il sied à l’Académie ! Contraste et mélange singuliers ! La nature de M. Sainte-Beuve est très-complexe. Il était du Globe. Il était des réunions Hugo. Il a toujours aimé les coteries, qu’il appelle des cénacles. Son dernier cénacle est l’Académie ! Il vous en dira du mal, mais il s’y plaît. Professeur échoué sous le vent des sifflets, mais profes-