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M. GUIZOT

ou nos relations esclaves, jugera ferme…

Pas plus Français de langage que de politique, M. Guizot, quand il ne parle pas doctrinaire, parle calviniste. Ce qu’on appelait le style réfugié autrefois valait mieux que le sien ; lui, c’est un style à fuir. Monotone, anguleux, froid, n’ayant de couleur que celle de la bile, d’un sérieux de mort, d’un emphatique de catafalque, souverainement ennuyeux, — ce qui, je le sais bien, est une force dans la France moderne ! — le style de M. Guizot n’a pas même la plus vulgaire correction. Si un grammairien dévoué voulait se livrer à la rude besogne de souligner les fautes grammaticales dans les écrits du célèbre professeur, on serait étonné, même ailleurs qu’à l’École normale, et tous les professeurs de France se cacheraient la tête dans leur robe. On serait un moment sans les voir, et