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VICTOR HUGO

I

J’aurais aimé à ne pas parler, cette fois, de Victo Hugo, — et si j’en parle, c’est malgré moi. C’est contraint et forcé. Je n’y suis pas forcé par son génie, mais j’y suis forcé par son succès. Les deux volumes que voici n’ajoutent pas un iota à ce génie que j’ai suivi, reconnu, décrit et jugé tant de fois dans ses œuvres.Mais son succès (sans contradicteurs de son vi vant ajoute à son bonheur, — au bonheur littéraire d’un homme qu’on pourrait appeler le Polycrate, tyran de Samos, de la littérature… Le succès des IIIe et IVe volumes de la Légende des Siècles, quand ils parurent, sembla compléter sa destinée. Il fut si grand, même pour lui, accoutumé aux succès, que les réclamiers qui y travaillèrent semblèrent avoir de l’âme, et que ceux

1. La Légende des Siècles (IIIe et IVe volumes) ; — La Chanson des rues et des bois ; — Le Pape.