et cette pièce : la Flûte, digne d’un André Chénier devenu profond, et, pour mieux dire, enfin, tous les vers de ce recueil qui y sont marqués du double caractère fatal et stoïque de cette Muse nouvelle d’Alfred de Vigny :
Qui fend l’air de son front el de ses seins altiers !
je suis très sûr qu’ils ont été vécus, ces vers, soufferts et saignés, avant d’arriver à l’arête froide sous laquelle ils brillent. Ils ressemblent aux rubis de Wanda, dans la belle pièce de ce nom :
Vos mains, par ces rubis, somblent ensanglantées ?…
et on se dit que leur beauté n’est que l’éclat du sang du cœur blessé, durci par la fierté du poète !
Franchement, dans les abaissements de la poésie contemporaine, d’inspiration semblable, je n’en connais pas.
V
Je n’ai voulu constater que cela. Il y a dans ces Poèmes d’Alfred de Vigny, réunis sous ce nom général de : Destinées, des morceaux qui