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un diable en acier aiguisé, qui coupe et fait frcid en coupant. Inférieur à Baudelaire pour la correction lucide et la patience de la lime qui le font irréprochable, Rollinat pourrait bien lui être supérieur ainsi qu’à Edgar Poe par la sincérité et la profondeur de son diabolisme. Poe a souvent mêlé au sien bien de la mathématique et de la mécanique américaine, et Baudelaire, du versificateur. Il avait ramassé chez Théophile Gautier le petit marteau avec lequel on martolle les vers, par dehors. Quand Baudelaire et Poe >ont a bout d’inspiration et d’expression diaboliques, ils s’appliquent des espèces de traitements atroces, et ils remuent, à l’aide des moyens les plus grossièrement meurtriers, leur punch infernal, pour que la flamme bleuâtre ne s’en éteigne pas. On le sait maintenant, Edgar Poe lampait en enfilée douze verres d’eau-devie « vont d’écrire ; Baudelaire se jettait à l’opium et à la morphine. Et ils sont morts tous les deux pour avoir voulu raviver à ce prix les défaillances de leur irt-nie’Et c’est par là que Rollinat, tout en leur ressemblant. diffère d’Edgar Poë, l’ivrogne sublime, et de Baudelaire, l’hommeauhatchichdes Paradis artificiels.

Pour être poétiquement diabolique, Rollinat, cet te ? af de nervosité naturelle, n’a besoin ni de pinvr, î « > r.i de moxas. ni de cantharîdes. Il n’a nihabiletr, r, ; snV-u’.-.Jo, ni retorsion, ni préméditation d’art *>.\ ït\ lV ; v.iprc>>ion. c’est un naïf, et de longueur de v. » infatigable. Quand il dit ses vers ou