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Osons nom plaindre, à l’heure où le peuple qui monte

Semble nous refuser jusqu’au droit de souffrir.

Nous qui perdons le monde et nous voyons mourir,

Pleurons sur notre chute et n’en ayons pas honte.

Vous, artiste sincère et rude, avouex-nons

Que Tous avez soufflé, comme un Dieu, votre flamme

Sur vos forts paysans qui vous doivent leur âme ;

Et s’ils ont un grand cœur, c’est votre cœur à vous’

IV

Je n’ai pas cité tout ce que j’aurais voulu mais tout ce que j’ai pu de laVie inquiète, mais j’en ai cité assezpour juger le livre et la tendance du poète Les poètes, quoi qu’en disent les jeunes gens, qui ne se contentent pas des seuls profits de la jeunesse mais qui veulent jusqu’aux profits de ceux qui ne sont plus jeunes, les gloutons ! les poètes ne se brassent pas en quelques jours. L’Enfant sublime n’était qu’un enfant. Celui qui, dans l’ordre de la Poésie, représente le mieux la jeunesse interrompue d’Achille, Byron lui-même, Byron dont je viens de tant parler, n’a pas été poète du soir au matin. Dans ses Heures de Loisir, il a tâtonné