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vers. Ils méritent ce superbe nom prostitué. Parmi toutes ces poésies lyriques où la personnalité de l’auteur jette plus énergiquement son cri, M. Paul Bourget a placé deux poèmes que je ne comparerai, certes ! pas aux poèmes étranges du grand homme qu’il adore, à ces merveilles d’invention qui s’appellent le Giaour, Lara, le Corsaire, etc., à ces chefs-d’œuvre d’impression pathétique et mystérieuse et de figures héroïques et fatales creusées dans l’imagination du lecteur comme aucun poète n’en creusa jamais à pareille profondeur dans l’imagination humaine… Non ! Ici, le Byronien n’a été qu’élégiaque. Il n’a cueilli que cette rose pâle dans la gerbe des roses noires ensanglantées de lord Byron. Il n’a pas osé, tout hardi qu’il est, mettre la main dans le buisson terrible. Son Georges Ancelys et sa Jeanne de Courtisols sont cet éternel sujet, repris par tous les poètes : la mort dans l’amour et par l’amour. Dans Jeanne de Courtisols, très supérieure selon moi à Georges Ancelys, les deux amants meurent tous deux du même sentiment ; ils meurent de n’avoir pas parlé, inconnus l’un à l’autre et méconnus l’un par l’autre. C’est l’Amour aveugle qui s’étrangle avec son bandeau… C’est un peu trop ingénieux, peut-être ; c’est, qu’on me passe le mot ! un peu trop deux tiroirs, un peu trop deux pendentifs. Mais il se glisse, au fond et le long de tout cela :

L’histoire des amours." que je n’aurai pas eus !.