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sur ses cheveux ! Les poètes sentent ces impondérables…

II

L’auteur de la Vie inquiète, qui n’a pas pris pour sa Muse l’anxiété, " car on ne choisit pas sa Muse, quand on est un poète : on la subit, comme ie cœur subit son vautour— n’était encore qu’un lyrique dont les poésies sont toujours belles quand elles sont marquées de cette personnalité byronienne avec laquelle il est né et qu’il ne doit à aucune imitation volontaire et servile. Dans ce recueil, où tout, malgré le titre qu’il porte, n’e<t pas cependant le génie cruel de l’anxiété dans la vie. ce malheur avant le malheur et qui nous gâte jusqu’à l’espérance, il y a (il faut bien l’avouer) çà et là, comment dirai-je bien ?… quelques parnasseries, qui, à mesure que le volume avance, disparaissent ; car ce livre est comme la vie, puisque c’est la vie d’un talent très jeune : à mesure qu’il avance, il se muscle et se ▼irilise. Le dote* triste, la Xostalgie de la Croix, les Vrrs à Tauteur des Va-nu-pieds, Michel-Ange, les Vers écrits à Florence, et enfin ceux qui terminent le volume : A Leconte de Liste, sont réellement des