Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

ont lazzaronné et ne sont pas prêts, qu’on laisse ces Notices en blanc ?… Quoi qu’il en soit, du reste, en attendant l’Introduction qui viendra, nous allons faire la nôtre à cette édition qu’Alphonse Lemerre élève (le mot n’est pas trop grand) à la gloire de La Fontaine.

II

Elle ne l’augmentera pas, car c’est impossible, mais elle répondra noblement aux besoins impérieux de cette popularité sans exemple que La Fontaine doit à ses Fables. Cette popularité, en effet, n’a d’égale dans aucune autre littérature. C’est la seule popularité qui ne soit ni une bêtise ni un mensonge, car les grand s talents littéraires ne sont pas populaires, et dont le génie puisse être fier, parce qu’elle est en équation avec sa propre étendue. La Fontaine, cependant, fut bien autre chose qu’un fabuliste. Il a laissé des Contes et des Poésies de toute sorte, marqués de ce talent inouï qu’on n’a vu qu’une fois parmi les hommes. Mais ce sont exclusivement ses Fables, dans lesquelles on plonge, depuis qu’elles sont faites, les enfants de toutes les générations comme dans leur premier bain d’intelligence, ce sont ses Fables qui l’ont rendu aussi