Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/297

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce n’est pas un simple son mélancolique qui passe, c’est toute une série de sons qui nous donne tout un poème de mélancolie. Et c’est une leçon de flûte, aussi, donnée à ceux qui adorent la Poésie par un poète au lieu d’un berger, et dont la flûte est enchantée !

III

Ainsi, un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui-là qui plaît davantage, — le plus pénétrant et le plus pur… Certes ! on savait, bien longtemps avant ce recueil, que Monselet était un chanteur plein de verve et de fantaisie et dont on citait et on répétait les chansons, mais le poète d’âme, on le savait moins, et lui-même se méconnaissait :

Entre les noms dont se contente

Avec grand’peine maint rimeur,

Il n’en est qu’un seul qui me tente :

Poète de la bonne humeur.

Il était plus que cela, et ce dernier recueil le met à sa place parmi les touchants.