pour nous, M. Théodore de Banville aura fait partie de cette brillante Heptarchie de poètes qui ont régné sur la France vers le milieu de ce siècle et dont on ne voit point les successeurs… Lui seul des sept — les sept chefs devant Thèbrs, mais Thèbes écroulée, car maintenant la Poésie n’est plus ! —reste immuablement et fièrement poète. Les uns sont morts, et c’est ce qu’ils ont fait de mieux ! Les autres ont deshonoré la Poésie dans les viletés de la politique ou l’ont ridiculisée en devenant académiciens. M.Théodore de Banville n’a voulu qu’être poète et rien que poète. C’est du marbre aussi, cela ! Arrivé à cet âge de la vie qui n’est, certes ! pas la baisse du talent, mais sa hausse plutôt, car cet âge apporte au talent un sentiment qui s’y ajoute et l’achève en lui donnant ce coup de pouce du Temps qui fait tourner mieux l’éclatant relief par l’ombre d’une mélancolie, M. Théodore de Banville, à l’édition définitive, n’a de définitif que cette édition, mais, comme poète, il n’en est pas au dernier mot, au mot définitif, au mot de la fin. Quand il a fait cette édition définitive, il a cru faire évidemment son paquet pour l’immortalité, mais ce n’est, pour M. de Banville, que son premier paquet. lia (heureusement ! ), pour ce pays-là, d’autres colis encore à faire partir.
Et je le dis avec d’autant plus d’assurance que j’ai le premier volume sous les yeux. Il contient des poésies publiées il y a un certain nombre d’années, mais on y trouve, à une date plus récente, d’autres poésies sur