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a cités. Il le prouva jusque dans Sartorius. Que dis-je ? Sartoriut, c’est Corneille lui-même, Corneille amoureux ! Je sais bien qu’il reprit son cœur aux pieds sous lesquels il l’avait mis, mais en le reprenant, il emporta sa blessure, — la blessure dernière qui ne se ferme plus que quand le cercueil se ferme sur nous.

Cette calotte noire de Corneille qui couvre tout dans son siècle, a dit Chateaubriand, couvrit encore cela !

On n’ose pas dire : « Pauvre Corneille ! » du grand Corneille. La pitié prend peur. Mais rien de plus navrant que cet amour insensé d’une âme sublime. Et rien n’y fit ! Ni son génie romain, ni son génie gaulois ; car il avait les deux génies. Il était héroïque et sioïque, cet étonnant Corneille, et il était narquois et rieur. Père de la tragédie et père aussi de la comédie, il a fait Racine et il a fait Molière, — Molière, que la terrible observation de son esprit et la profondeur de sa plaisanterie ne garantirent pas non plus des égarements de son cœur.

V

C’est ce dernier Corneille — le Corneille de la comédie — sur lequel M. Jules Levallois a montré le