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croit pas à Dieu Elle ne persécutera donc pas Richepin comme l’Angleterre a persécuté Shelley. Son livre des Blasphèmes restera tranquillement dans sa gloire et dans son danger. Il n’apprend rien à personne, d’ailleurs. Mais son danger est peut-être d’incliner les imaginations qui l’admirent vers une impiété absolue et définitive. Certes ! moi, chrétien, j’aurais pu, à propos de ce livre des Blasphèmes, pétrir de la morale et de l’esthétique l’une dans l’autre et confondre l’œuvre morale, que je trouve criminelle, avec l’œuvre poétique qui est belle. J’ai mieux aimé les séparer, et puisque ma fonction, dans ce livre, est de faire de la littérature, j’en ai fait.