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d’histoire idéale, qui doit féconder et transfigurer le champ épuisé de l’histoire réelle ? Que n’a-t-on pas dit ? …

Aussi enchanteur que son héros, M. Edgar Quinet a brouillé, avec son Merlin, jusqu’au sens droit, si net, si français, si moqueur, de M. Prévost-Paradol. Eh bien ! franchement, c’est là une influence contre laquelle l’honneur de la Critique est de réagir. Au moins, nous, nous réagirons dans la mesure de nos forces. Merlin l’Enchanteur n’enchantera pas notre critique, et M. Edgar Quinet ne sera pour nous que ce qu’il est aujourd’hui, — un homme qui a mis douze ans à faire un livre, mortellement ennuyeux, dans un genre faux, avec un talent faux et une poésie fausse ! Revenant d’Ahasverus, qui revient trop tard ! Nous aimons mieux vraiment, quel qu’il ait été, le monsieur Quinet de l’entre-deux d’Ahasverus et de Merlin. Nous aimons mieux l’historien, le professeur, l’archéologue, le critique, même le poète, infortuné en vers, et même le colonel de la garde nationale ; oui, littérairement, même le colonel ! !