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Vous la reconnaîtrez à ses cheveux ardents

Comme un soleil du soir qui se couche dedans

La pourpre et l’or d’un ciel d’orage.

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Et encore :

Notre jeunesse est enterrée

Au fond du vieux calendrier,

Ce n’est plus qu’en fouillant la cendre

Des beaux jours qu’il a contenus

Qu’un souvenir pourra noua rendre

La clef des paradis perdus.

Un souvenir qui fouille la cendre d’un vieux calendrier pour y retrouver la clef des paradis, dans ce vieux calendrier ! J’espère que c’est assez bohême comme cela et même charabia ? M. Henri Mürger a beaucoup d’unité. Dans ses Nuits d’hiver comme dans sa Vie de Bohême, il n’a pas plus d’inspiration personnelle qu’il n’a de style à lui, pour recevoir l’inspiration des autres. Ce vin des autres qu’on lui a versé, il l’a bu… dans sa main, quelquefois avec assez de grâce (toujours l’enfant et rien de plus ! ) mais les quelques gouttes qui ne sont pas tombées de cette coupe du pauvre ne lui ont jamais échauffé le front, pour lui communiquer la chaleur profonde, la vraie vie et la fécondité.