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Et même il en voit encore, quand il regarde les tranquilles bœufs dans la plaine :

Avant que le sommet cache le globe d’or

Qui luit en face, — entre vos cornes !

Et comme il faut finir, tout se condense :

Et…. (dit-il, épuisé après cette valse terrible, cette vision de montagnes dressées et tourbillonnant de partout),

Je n’aperçois plus qu’une palme

Sur un sommet !

Mais c’est assez : la tête en tourne : redescendons. Nous n’avons pas, comme M. de Laprade, l’esprit des sommets, qui finit par devenir un personnage dans son livre, et qui n’est pas seulement, comme on pourrait le croire, le vent de la montagne : car le vent est quelquefois spirituel.

V

Nous avons fidèlement cité, et nous pourrions citer encore. Telles sont, dans leur esprit, l’esprit des sommets, les Idylles héroïques que M. Victor de Laprade publie aujourd’hui. Elles ressemblent assez à l’air que l’on respire sur la montagne : c’est assez pur, mais que c’est froid ! c’est de la poésie de glacier.