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des poésies étoffées, par exemple, comme Les Ponts d’Ayr, le Samedi soir dans la chaumière, La Requête au Diable, La Mort et le docteur Hornbook *, ces chefs-d’œuvre d’humour rustique, vous ne les trouverez pas ! Burns en germe reste sous l’écorce de Béranger, et encore d’un Béranger sans finesse, sans esprit dans le sens français du mot, d’un Béranger au gros sel, — pas plus gai que son maître, car Béranger n’est pas franchement gai, — mais qui croit l’être — (voir le buste), — parce qu’il crie plus fort !

  • Voir le volume si bien traduit par M. Léon de Wailly, qu’on devrait bien rééditer.

IV

Du reste, il sortira peut-être, ce Burns entr’aperçu, soupçonné, pressenti, que la faute de M. Pierre Dupont envers lui-même est d’avoir jusqu’ici étouffé. Si nous en croyons le volume que l’auteur des Poésies et Chansons appelle les Études littéraires et qu’il nous donne comme les essais de sa muse juvénile, on voit que M. Dupont n’est pas, ainsi que le grand paysan de l’Écosse, un génie vraiment autochthone et primesautier comme les productions d’un sol qui, pour les donner, n’a pas besoin de, culture, mais un esprit qui s’est longtemps cherché avant de s’atteindre, qui a scié longtemps le marbre de la langue et du