de toutes les taupinières politiques de notre âge, qu’il est monté au Sinaï et qu’il en descend plus resplendissant de talent que de vérité !
Nous ne croyons pas qu’effet de surprise plus désagréable se soit jamais produit en lisant un homme sur lequel on avait compté. Quoi ! avoir pris le ton qu’il fallait prendre du reste ; avoir été prêtre jusque-là, touchant, poignant, d’une gravité, d’une pénétration…, — mais dans cette généralité que nous avons notée, cette généralité de l’enseignement catholique que le premier venu peut avoir comme le dernier ; — et puis tout à coup, lorsqu’il s’agit du conseil exprès, de la vue précise, se montrer… — comment dirons-nous ? et il faut bien le dire… — si vulgaire et d’une initiative si morte ! C’est là une chose presque douloureuse et qui, à nos yeux et aux yeux de tous, décapite le titre ambitieux et qui pouvait être juste du livre du P. Ventura, Le Pouvoir chrétien ; l’adjectif peut rester, mais le substantif ne mérite plus d’y être. C’est du christianisme éloquent que fait l’illustre théatin, mais du pouvoir… non !
Et cependant, comme tout homme qui a l’étoffe catholique sous la main et qui pourrait tailler là-dedans, le P. Ventura est passé bien près de la vérité, de la vérité illuminante. Pourquoi donc faut-il qu’il soit resté sur son œil la pellicule de la cataracte ? La décentralisation dont il parle aujourd’hui est peut-être, en sachant l’entendre, une vue qui a sa justesse, mais elle n’a, dans l’économie des postulations du publiciste, ni la grosseur, ni la toute-puissante efficacité qu’il lui attribue. Nous n’en dirons pas assurément autant du pouvoir paternel qu’il veut faire plus