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petit trou dans sa poutre. S’il l’était, on l’arrêterait bien, ce savant-là. On lui jetterait, à cet insecte, une prise de bon tabac d’académicien sur la tête, et tout serait dit ! on aurait la paix.

M. l’abbé Gorini n’a pas non plus cet amour en cercle de serpent qui se mord la queue, qu’on appelle l’amour de l’art pour l’art ou de la science pour la science. Sa science à lui, c’est l’Église. S’il n’y avait pas d’Église, peut-être que pour lui il n’y aurait pas de science du tout. Quoiqu’il eût quelque part, sans doute, dans un angle de son cerveau, un pli où dormait cette vocation de savant que son amour pour l’Église n’a pas créée, l’Église n’en a pas moins été l’étincelle à la poudre qui a fait partir la vocation ! Sans l’honneur de l’Église indignement mis en cause par les historiens de ce temps, ce simple et deux abbé Gorini n’aurait pas songé à interrompre la plantureuse lecture de ce bréviaire qui renferme assez d’érudition pour un prêtre, et cela, afin de relever, un à un, dans les livres du dix-neuvième siècle, tous les mensonges et sophismes qui s’y étalent sous cette apparence d’impartialité, qui est l’hypocrisie de l’Histoire, quand ce n’en est pas la trahison !


II


Et ce serait une intéressante page de biographie à écrire et qui éclairerait la Critique… M. l’abbé Gorini, au doux nom italien, est un prêtre de Bourg qui a passé la plus longue partie de sa jeunesse et de sa vie dans