Page:Barbey d’Aurevilly - L’Ensorcelée, Lemerre, 1916.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les autres de l’abbé de la Croix-Jugan, et, croyez-moi, monsieur… c’étaient de terribles et ordes remarques qu’on faisait alors sur maîtresse Le Hardouey, à Blanchelande, au bourg de Lessay et plus loin, — et je n’ai jamais su bien tirer au clair ce qu’on racontait ; mais, vrai comme nous v’là dans c’te lande, pour qui, comme moi, nombre de fois les vit à l’église, lui, cet abbé noir comme la nuée dans sa stalle, et elle, rouge comme le feu de la honte dans son banc, et ne lisant plus dans son livre de messe, debout quand il fallait être assise, assise quand il fallait être à genoux, il n’y a pas moyen de penser que le maître de cette misérable ensorcelée ait été un autre que ce prêtre, qui semblait le démon en habit de prêtre, et qui s’en venait braver Dieu jusque dans le chœur de son église — sous la perche de son crucifix ! »