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CXL


Je ne finirai donc point mon histoire en poète. Non ! madame, mais je vous ferai boire plutôt le calice de la réalité jusqu’à la lie. La lie, madame, fut le mariage de M. d’Artinel et de Joséphine, qui eut lieu, peu de jours après, à l’Assomption. Nous l’y vîmes jouant, sous son voile de mariée, la pudeur heureuse, et devenant madame d’Artinel. Ce fut un fort joli spectacle. Sans doute elle avait fait comprendre à l’honorable et délicat M. Baudouin d’Artinel qu’il fallait une réparation éclatante, officielle, au tort qu’un entraînement de cœur et une scène de balcon espagnole avaient causé à sa réputation, ce bien qu’elle préférait à tout, après lui, toutefois.