Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/329

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CXXXVI


Ta Juliette ! — Cet amour de mes premiers rêves, — cette créature suave et pourtant terrestre, passionnée comme nous dans un corps plus divin qu’une âme, — pauvre enfant timide et hardie ! — vêtue seulement des jasmins du balcon, au milieu desquels elle apparaissait dans une nudité plus chaste que celle du ciel sans ses nuages, que celle de l’Aurore qui commence à poindre ; car l’Aurore se sait nue et rougit… et Juliette l’avait oublié.