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XCIII


C’était la première fois que l’occasion se présentait pour Aloys de voir madame d’Alcy chez elle. Elle n’y recevait pas d’hommes. Retraite mystérieuse où un pied botté ne pénétrait jamais, son boudoir ne s’ouvrait qu’aux femmes ; car elle était trop jeune et dans une position trop délicate, puisqu’elle n’avait pas de mari et ne se réclamait d’aucun parent, pour voir chez elle plus que quelques jeunes femmes et beaucoup de ces respectables douairières qui plastronnent si bien une réputation contre les coups de la médisance, et qui s’occupent encore des plaisirs des jeunes gens — mais d’une façon orthodoxe — en leur faisant faire de bons mariages.