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LIV


Âme grande pourtant, que cet Aloys. — Mais l’Océan, qui engloutit les falaises, roule aussi l’algue marine dans son sein. — Il y avait en lui assez d’espace pour que toutes les douleurs s’y donnassent rendez-vous et y vécussent sans se coudoyer. Cette grandeur incommensurable et solitaire, cette force morale qui avait autrefois rendu superbe le nez épaté de Socrate, jetait souvent d’augustes reflets aux tempes pâles d’Aloys, et les femmes, à ces heures suprêmes, en restaient plus pâles que lui et confondues comme si le Ciel se fût dévoilé tout à coup, tandis que ce n’était que le masque de cet homme qui s’entr’ouvrait !