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ment au front et appuyé, comme un Roi antique, sur son bâton de voyageur. Il était déjà loin, quand Somegod retourna la tête. Le Poète se pencha sur une pierre de la falaise, coupée à pic de ce côté, et il le vit qui s’en allait le long du rivage. Il ne l’appela pas pour lui demander où il allait, — il le savait sans doute. Mais pour la première fois de sa vie il regardait cet homme qui s’éloignait avec l’admiration que lui inspirait ordinairement la Nature.

Depuis ce jour, Somegod est seul sur la pierre de sa porte au soir.