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porte à nous autres, et même à la science historique, de savoir, par exemple, si l’origine des Othomis est inconnue ? Qu’importe qu’on ignore s’ils sont plus anciens que les Quinames et les Olmèques ? Qu’importe qu’ils fussent bûcherons, charbonniers, et MÊME portefaix ?… Et même portefaix ! Mais, pour lui, c’est une grande affaire. Certes ! il faut avoir le crâne conformé comme Faliés, qui croit aux crânes et qui en est un, et qui en a un… bien différent du mien, pour suer d’ahan sur ces questions-là. Seulement, puisqu’il l’a, et que, ces grandes questions, il ne les a pas résolues, je le livre à ce casse-téte chinois. Il dit quelque part, dans un langage que n’ont pas connu et qui ferait pâmer de rire Molière et Rabelais : « Le type céphalique propre aux Hellènes du Nord était brachycéphale ; c’est le résultat des races blanches avec les races jaunes. L’autre type, dolichocéphale, pris de la partie antérieure de la tête à l’occiput, est plus large que les têtes brachycéphales. » Je ne sais pas s’il est brachycéphale ou dolichocéphale, Louis Faliés ; mais ce qui est certain, c’est qu’il a la tête faite pour contenir ces choses exquises, que Panurge, ce batifoleur, dirait en riant, mais que Trissotin et Thomas Diafoirus diraient avec la gravité de Faliés. Le pédantisme des sciences modernes, voilà son caractère et celui de son livre, et c’est un caractère qu’il est bon de ne pas mépriser par le temps qui court. Louis Faliés est la crème la plus pure, la plus grasse et la plus