Page:Barbey d’Aurevilly - À côté de la grande histoire, 1906.djvu/264

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ici la valeur historique et littéraire de ce livre, lequel, littérairement, est nul, et historiquement incomplet et sans précision.

III

On comprend qu’il le soit, du reste. Avec son titre, qui n’est qu’une jonglerie, ce livre fait croire à une étude sur les civilisations en général, — ce qui serait une grande entreprise ; mais quand sous ce titre, pipé comme un dé, ce titre menteur, écrit impudemment en grosses lettres : études sur les civilisations, on passe au sous-titre, écrit en lettres frauduleusement petites, on s’aperçoit qu’il ne s’agit seulement que des civilisations de l’ancienne Amérique et pas plus ! Piètre chose ! L’Asie n’est point en ces Études, l’Asie, qui eut des phases et des événements si éclatants et si grandioses. L’Afrique non plus, la terre de Carthage ! Hiatus immense ! Et si l’on ne sait pourquoi — car on ne sait pourquoi — l’auteur y a mis Rome et la Grèce, il faut dire, à sa décharge, qu’il n’a pas écrit un mot sur ces civilisations qui n’ait déjà été écrit et qu’on ne sache. Quant à l’Océanie, qui vient après les Amériques dans ce livre de Faliés, on se demande s’il a l’aplomb de nous donner pour des civilisations quelconques des pays où les hommes se mangent entre