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VII

La seconde expédition.


ien de particulier, monsieur de Fierdrap, ne marqua l’espèce de marche forcée que nous fîmes de Touffedelys à Coutances, — continua la vieille chroniqueuse, qui avait repris son aplomb, un instant troublé, à présent et à mesure qu’elle entrait dans le récit d’un fait de guerre auquel elle avait pris part, et qui lui faisait dire nous avec un bonheur qui touchait presque à la sensualité. — Dans ces temps-là, les routes étaient plus mauvaises qu’aujourd’hui, et, pour cette raison, bien moins fréquentées. D’ailleurs, ce n’était pas la route départementale, qu’on appelait la grande route, que nous avions prise. La grande route voyait deux fois par jour la diligence, escortée de gendarmes à cheval, car les Chouans avaient une idée qui motivait cette bandoulière de gendarmes : c’est que la guerre paye partout la