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Dans tous les cas, voici le livre, tel qu’il a été écrit. On n’en a rien modifié, rien effacé. On y a seulement piqué, çà et là, une ou deux notes. La gravité de son temps, qui l’a souvent fait rire, n’a pas assez atteint l’auteur du Dandysme pour qu’il regarde ce petit livre, léger de ton, peut-être (il le voudrait bien, il n’est pas dégoûté !), comme une fredaine de sa jeunesse et pour s’en excuser aujourd’hui. Par exemple ! non. Il serait même bien capable, si on le poussait, de soutenir aux plus hauts encornés parmi messieurs les Graves que son livre est aussi sérieux que tout autre livre d’histoire. En effet, que voit-on ici, à la clarté de cette bluette ?… L’homme et sa vanité, le raffinement social et des influences très réelles, quoique incompréhensibles à la Raison toute seule, cette grande sotte, mais d’autant plus attirantes qu’elles sont plus difficiles à comprendre et à pénétrer. Or, quoi de plus grave que tout cela, même au point de vue supérieur de ceux-là qui se sont le plus détachés et détournés du monde, de ses pompes et de ses œuvres, et qui en ont le plus méprisé le néant ?… Interrogez-les ! Est-ce qu’à leurs yeux toutes les vanités ne se valent pas, quelque nom qu’elles portent et quelque simagrée qu’elles fassent ? Si le Dandysme avait existé de son