VI
e n’ai à m’occuper ici que de la
façon supérieure dont Lauzun a
mené sa séduction de Mademoiselle.
Il a exécuté la chose comme
le plus grand artiste en séduction
qu’on ait jamais vu. J’ai cherché vainement
dans sa conduite une faute, un oubli, une distraction.
Il ne fallut rien moins que la volonté
de Louis XIV pour renverser ce chef-d’œuvre
de Lauzun, et encore Louis XIV, qui ne fut
plus Louis XIV dans cette affaire, car ce roi,
qui passait à juste titre pour être le plus honnête
homme de son royaume, s’y conduisit ou
avec la plus grande faiblesse ou avec la plus
grande duplicité. Entouré, travaillé, tiraillé par
la coterie de Monsieur, la belle-mère de Mademoiselle
et sa sœur qui avait épousé un de Guise,
céda-t-il misérablement, après avoir
donné son consentement à Mademoiselle, ce