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domestique de votre cousin germain ?… » C’est ainsi qu’il parlait de sa charge de capitaine des Gardes du corps.

Mais, comme il l’avait calculé, tout ce qu’il opposait de barrières à Mademoiselle la faisait sauter par-dessus. Elle demanda donc hardiment au roi la permission d’épouser M. de Lauzun. Chose qui stupéfie ! le roi ne s’y opposa pas. Il dit à Mademoiselle de bien réfléchir, de ne pas agir à la légère, etc. Mademoiselle souffre des temporisations qu’elle entrevoit au fond de cette réponse du roi et Lauzun défend le roi contre elle ! Il trouve que le roi a raison de lui dire de penser à une affaire qui ne lui convient pas, etc., etc. Le roi ne dit rien à Lauzun, il est gracieux pour lui et pour elle. Cela fait espérer Mademoiselle, quand un soir, chez la reine, Lauzun lui dit brusquement : « Il ne faut plus remettre à parler au roi. Vous lui direz si vous m’en croyez : Sire, les plus courtes folies sont les meilleures. Je viens remercier Votre Majesté des réflexions qu’elle m’a fait faire. Je ne pense plus à ce que je lui ai demandé. » Mais Mademoiselle, outrée, exaspérée, parle au roi, mais dans un autre sens, et avec quel tact, quel goût et quelle résolution ! (Voy. le VIe volume, page 24.) Le roi ne lui dit qu’une chose : « Je ne m’oppose ni à