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S’il avait permis que je pusse regarder le mien comme le plus heureux que je pouvais choisir au monde, je me devais trouver satisfaite de ma naissance, de mon bien, etc., etc. Cependant, comme je l’ai dit, sans en savoir la raison, je m’ennuyais des endroits où je m’étais plu autrefois… » Ainsi, cela devait être, elle commence par l’ennui :

Mon Dieu, vous m’avez fait puissante et solitaire !

« J’en affectionnais d’autres qui m’avaient été indifférents… J’aimais la conversation de M. de Lauzun sans qu’il me passât rien de fixe dans la tête… » Comme tout est lent dans cette âme qui a tant de peine à se dégourdir ! « Après avoir passé un très long temps en ces agitations, reprend-elle, je voulus rentrer en moi-même et demander ce qui me faisait du plaisir et ce qui me faisait de la peine. Je connus qu’une autre condition que celle que j’avais éprouvée jusque-là faisait toute mon occupation ; que si je me mariais, je serais plus heureuse ; que de faire la fortune de quelqu’un, de lui donner de grands établissements, il m’en saurait gré, il en serait touché, il aurait de l’amitié pour moi et s’étudierait à faire tout ce qui pourrait me plaire… » Et après tout cet