III
ous sommes ici très loin du cynisme
de Rousseau, et des franchises
modernes : et cependant, regardez-y !
elle est naïve à sa manière.
Elle est vraie d’orgueil. Elle grandit
l’homme qu’elle aime, parce qu’elle aime.
Mais elle ne va pas au delà de ce grandissement.
Il est évident qu’il était impossible qu’à ses yeux
l’homme pour qui, à quarante-trois ans, elle
allait éprouver cet amour dont rien, dans sa
vie, ne lui avait donné l’idée, ne fût pas supérieur
à tous les autres ; et dans la cour du
grand Roi, jeune et beau alors comme un soleil
de mai, il était difficile d’être supérieur à tous
les autres par l’esprit, les manières, la beauté.
Mais la supériorité de Lauzun, dans ce siècle
de la Convenance où tout se ressemblait, c’est
l’extraordinaire ; c’est ce que nous appellerions