Page:Barbey d’Aurevilly – Du dandysme et de Georges Brummell.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XII


O n sait maintenant quelle fut cette vocation et comme il la remplit. Il était né pour régner par des facultés très positives, quoique Montesquieu, un jour dépité, les ait appelées le je ne sais quoi, au lieu de montrer ce qu’elles sont. Ce fut par là qu’il prima son époque. Comme l’aurait dit le prince de Ligne, « Il fut roi par la grâce de la Grâce » ; mais à la condition qui pèse sur nous tous, chercheurs d’influence, d’accepter de son temps les préjugés et même jusqu’à un certain point les vices. Aveu triste à faire pour les chastes amis du vrai en toutes choses : si sa grâce avait été plus sincère, elle n’aurait pas été si puissante ; elle n’eût pas séduit et captivé une société sans naturel. À quel degré de civilisation raffinée, de corruption secrète, la société anglaise