Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 1.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux qui les comprennent. Et d’ailleurs, est-ce un crime que la profondeur ?… Assurément la sagesse catholique est plus vaste, plus ronde, plus franche et plus robuste que ne l’imaginent Messieurs les Moralistes de la Libre Pensée. Qu’ils demandent aux Jésuites, à ces étonnants politiques du cœur humain, qui entendaient si grandement la morale, qui la voyaient de si haut, quand au contraire les Jansénistes la rapetissaient et la voyaient de si bas, la rendaient si étroite, si bête et si dure ! Qu’ils interrogent un de ces Casuistes à l’esprit de discernement et de soulagement, comme l’Église en a tant produit, surtout en Italie, et ils apprendront, puisqu’ils l’ignorent, qu’aucune prescription ne nous arrache des mains la passion dont le roman écrit l’histoire et que le Catholicisme étroit, chagrin et scrupuleux, qu’ils inventent contre nous, n’est pas celui-là qui fut toujours la Civilisation du monde, aussi bien dans l’ordre de la pensée que dans l’ordre de la moralité !

Et ceci n’est point une théorie inventée à plaisir pour les besoins d’une cause, c’est l’esprit même du Catholicisme. L’auteur d’UNE VIEILLE MAÎTRESSE demande à être jugé à cette lumière. Le Catholicisme est la science du Bien et du Mal. Il sonde les reins et les cœurs, deux cloaques,