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des systèmes auxquels il l’avait, en passant, accroché, mais que, dans la mesure de son action et de sa force, il a combattu la philosophie et qu’il la combattra tant qu’il aura souffle, les Libres Penseurs, avec cette loyauté et cette largeur de tête qu’on leur connaît, n’ont pas manqué d’opposer à son catholicisme d’une date récente un Roman d’ancienne date, qui ose bien s’appeler UNE VIEILLE MAÎTRESSE, et dont le but a été de montrer non seulement les ivresses de la passion, mais ses esclavages.

Eh bien ! c’est cette opposition entre un livre pareil et sa foi que l’auteur d’UNE VIEILLE MAÎTRESSE entend repousser aujourd’hui. Il n’admet nullement, quoiqu’il plaise aux Libres Penseurs de le dire, que son livre, dont il accepte la responsabilité puisqu’il le réédite, soit véritablement une inconséquence aux doctrines qui sont à ses yeux la vérité même. À l’exception d’un détail libertin dont il se reconnaît coupable, détail de trois lignes, et qu’il a supprimé dans l’édition qu’il offre aujourd’hui au public, UNE VIEILLE MAÎTRESSE, quand il l’écrivit, méritait d’être rangée dans la catégorie de toutes les compositions de littérature et d’art qui ont pour objet de représenter la passion sans laquelle il n’y aurait ni art,