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M. EUGÈNE VILLEMIN


Ne polissonne, lui, ni avec la mer, ni avec les dessous des costumes, ni avec les demoiselles qui les portent ! C’est une âme, et si son talent dans l’unique pièce qu’il ait en ce Parnasse contemporain (le triomphe de Rachel) a des taches d’imitation ; s’il rappelle M. Victor Hugo par le mouvement lyrique, et par certains détails descriptifs M. Théophile Gautier, il n’en a pas moins le style vibrant et un envol de strophes heureuses ! Et si je ne faisais pas la preuve aujourd’hui comme quoi ce misérable recueil n’est qu’un monument dressé à la Singerie poétique, je me détournerais des imitations de M. Villemin, que je ne peux pas ne point voir, pour le féliciter d’être le seul du moins parmi ces Parnassiens sans conviction et sans croyance, qui ait dans ses vers une élévation de fierté et une indignation de mépris vraiment dignes d’un homme, fait pour mieux que pour imiter.