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Comment ?… Oui, c’est à M. Gautier, à M. Théophile Gautier, le Jeune France, le Romantique à tout crin, l’Issu de la cuisse turbulente et puissante de M. V. Hugo, aux jours de lutte, mais moins jeune France maintenant, moins à tout crin, moins turbulent que ne le serait aujourd’hui encore la cuisse à papa, — c’est à M. Gautier enfin, devenu mûr et sage, presque officiel, presque académique, presque Académicien, car qui est déjà d’un Parnasse peut bien être d’une Académie ! Parnasse, Académie, même langue et mêmes gens. Certes, malgré le temps qui amène tout, l’affreux coquin ! j’avoue que M. Gautier sur un Parnasse quelconque, M. Gautier commençant un recueil qui ose s’appeler de ce vieux nom ridicule et qu’entre romantiques nous avons assez sifflé, le Parnasse, me fait un effet singulier. Je le trouve là sous une drôle de rubrique. Je le trouve là, qu’il me permette de le lui dire, légèrement enviennettisé. Et ce que j’écris là du reste pour M. Gautier en particulier, qui est en tête de ce recueil, je ne l’écris pas moins pour les trente-six Muses qui le suivent. Tous les poètes du Parnasse contemporain