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souffle, et l’autre aplatit encore davantage ; mais c’est toujours le nom de M. Hugo qu’on trouve gravé sur l’épaule de ces Forçats de l’admiration et du souvenir qui rament sur ses œuvres complètes !



M. PHILOXÈNE BOYER


Il est devenu orateur pour se faire pardonner d’avoir été poëte ; et il a bien fait ! car M. Victor Hugo l’avait tellement timbré qu’il n’y a pas un atome, un élément en lui qui s’appelle « Philoxène Boyer » quand il écrit en vers. Il est alors Hugo de pied en cap, et le cap n’est pas haut… Il est Hugo jusque dans la moelle de ses os. Il l’est spongieusement, — comme l’éponge est le liquide qu’elle boit. Il l’est à la Vacquerie. C’est un Vacquerie no 2, et c’est un phénomène no 1er  que ces deux messieurs. Parmi les pièces de M. Philoxène Boyer insérées au Parnasse contemporain, il y en a une adressée précisément à M. Victor Hugo, dans laquelle je sens presque passer le tremblement religieux, et qui semble justifier la légende célèbre de M. Boyer entrant autrefois dans le salon de M. Hugo, non plus dévotement, sur les genoux, mais en nageant jusqu’aux pieds du Maître ! Certes, M. Boyer s’est relevé depuis ce temps-là, — mais portera-t-il toute sa vie la poussière des tapis de M. Hugo à ses genoux ?…