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inférieur, il s’arrêta pour demander qui faisait ainsi rouler des accords.

« Une femme avec qui je fais de la musique, répliqua Destroy.

― Est-elle jolie ? »

A cette question, balbutiée avec un empressement qui la rendait comique, Max fixa sur son ami des yeux étonnés ; puis, peu après, pencha la tête et dit d’un ton rêveur :

« Tu es plus curieux que moi, je n’y ai point encore pris garde. Je sais, par exemple, qu’elle est d’une élégance rare et que sa physionomie me plaît infiniment.... »

Oubliant déjà de s’en aller, Rodolphe ne tarissait plus au sujet de cette amie qu’il ne savait pas à Destroy. Sommairement, Max répondit qu’elle était veuve, qu’elle donnait des leçons de piano, qu’elle vivait avec sa mère, et que la mère et la fille recevaient journellement la visite d’un vieillard nommé Frédéric, qui semblait tout entier à leur discrétion.

« J’ai pressenti leur gêne, ajouta Max, et je tâche, sans le leur dire, de leur trouver des élèves.

― Comment se nomment-elles ?

― Voici leur nom, ou du moins celui de la fille, dit Max en prenant une carte de visite sur sa table : Mme Thillard-Ducornet. »

Rodolphe ouvrit démesurément les yeux, et, de