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En effet, quelques mois plus tard, ayant touché les premiers bénéfices d’une opération commerciale qu’il détailla minutieusement à son ami, il s’empressa de réaliser le plan qu’il avait lentement mûri dans sa tête. Il loua, rue de Seine, au second d’une maison magnifique, un bel appartement qu’il garnit de meubles neufs, commodes et élégants. Tout en effectuant ces dépenses, il s’accusait de faire des folies et ajoutait qu’au cas de la plus légère déception dans ses entreprises, il pouvait se trouver dans les plus graves embarras. Aussi reculait-il devant l’énormité du prix d’un piano, malgré son envie immodérée d’en avoir un. Max vint à son aide. Il le mit en rapport avec un facteur qui, à la suite de quelques informations, consentit à lui livrer un excellent instrument en échange de billets payables de trimestre en trimestre.

Clément se préoccupa alors d’une maîtresse de musique pour Rosalie, et Destroy pensa naturellement à Mme Thillard. Son intimité avec cette dernière devenait chaque jour plus étroite ; il en était déjà au moins l’ami le plus aimé. Après s’être concerté avec elle, il la proposa à Clément pour donner des leçons à sa femme.

« Ce n’est pas seulement une bonne musicienne, ajouta-t-il, c’est encore une femme charmante que Rosalie, j’en suis sûr, sera bien aise de connaître. »