remit soixante francs et le congédia en l’invitant à revenir dans quelques jours. Clément s’en alla ressaisi par l’espérance. Il avait rencontré un homme naïf et réellement charitable, dont la crédulité était facile à exploiter. Selon ses propres expressions : « Malgré sa soutane, l’abbé Frépillon était un brave homme, un imbécile. »
Clément, en homme habile, s’était gardé d’omettre qu’il vivait avec une femme à laquelle il était fort attaché et qu’il s’agissait d’une double conversion. Peu après, l’abbé Frépillon lui remit un nouveau secours en argent et lui annonça qu’il l’avait chaudement recommandé à divers personnages, notamment au duc de L… et au président de la société de Saint-François-Régis.
Pendant ce temps-là, Rosalie et Clément, se faisant violence, le mépris et le dégoût au coeur, ce sont les termes de Clément, s’agenouillaient dans un confessionnal, recevaient l’absolution et communiaient. Ils suivaient régulièrement les offices, choisissaient à l’église les places les mieux éclairées et s’y faisaient remarquer par une attitude humble et repentante. Ils ne tardèrent pas à toucher la monnaie de leur hypocrisie. Leur confesseur commun les pressa bientôt de régulariser leur position en faisant sanctifier leur commerce par l’Église, et leur insinua même qu’on n’attendait que cet acte de soumission pour assurer leur avenir. Ils consentirent