Page:Barbara - L’Assassinat du Pont-Rouge, 1859.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

jamais recouru au travail qu’à l’heure où les dupes lui manquaient ? Et ce n’est pas tout ! Crevant d’égoïsme, de vanité, d’envie, de haine, incapable de rendre un réel service, n’ayant jamais eu d’amis que pour les exploiter, il ne suffit pas que sa vie n’ait été qu’une perpétuelle débauche des sens et de l’esprit, il faut encore que, dépourvu absolument d’indulgence, excepté pour ses vices, il se soit incessamment montré le plus impitoyable critique des travers d’autrui. Après cela, qu’on déplore sa dépravation et qu’on l’en plaigne, passe encore ; mais qu’on s’extasie, en quelque sorte, à ses mérites, cela m’exaspère !

— Vous ne tenez pas non plus assez compte des passions.

— Les passions !… Mais nous en avons pour les combattre, et non pour nous y abandonner à l’instar des animaux.

— En définitive, reprit Max, qu’a-t-il fait, sinon ce que font, sur une moins vaste échelle, bien d’autres jeunes gens de notre génération ? Combien ont en eux le germe des vices qui sont en fleur chez lui, et n’atteignent point à l’énormité de ses fautes, uniquement parce qu’il leur manque sa force, son tempérament, son audace !

— Mais je suis de votre avis, dit brusquement de Villiers. Votre Clément n’est pas le seul que j’aie en vue. Il est pour moi un type d’une actualité saisissante.