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donnaient à sa tête une apparence sordide et venimeuse. Par instants, un regard éteint, louche, sinistre, perçait le verre de ses lunettes en écaille. Évidemment, les trous et les désordres de ce visage n’étaient, on peut dire, que les stigmates d’une vie terrible. Aussi, n’eût-on pas imaginé de problème psychologique d’un attrait plus émouvant que celui de rechercher par suite de quelles impressions, pensées, luttes, douleurs, cet homme, jeune encore, avec un beau front, des traits fermement dessinés, un menton proéminent, tous indices de force et d’intelligence, était devenu l’image d’une dégradation immonde.

Max lui saisit les mains avec effusion ; de Villiers, au contraire, se composa un maintien glacial. Ledit Clément, de son côté, se borna envers ce dernier à un froid salut, tandis qu’il répondit avec assez d’empressement aux amitiés de Destroy.

Aux questions de celui-ci, qui s’étonnait de ne l’avoir pas vu depuis longtemps et lui demandait s’il n’était plus à Paris :

« Si fait, répondit-il d’un air de négligence. J’ai changé de milieu, voilà tout.

— Est-ce que tu as hérité ? » ajouta Max en jetant les yeux sur les vêtements neufs et bien faits de son ami.

Une expression d’inquiétude se peignit sur le visage de Clément.