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l’autre. Invité à l’attendre, Destroy jugea plus prudent d’aller au-devant de lui. Justement, comme Max escaladait les marches du parvis, l’abbé Ponceau sortait de l’église. Demeurant dans le voisinage, le vieillard était coiffé de sa barrette noire liserée de rouge et portait son camail de chanoine.

« Monsieur l’abbé, lui dit Destroy hors d’haleine, Mme Rosalie veut absolument vous voir ; elle est à toute extrémité : il n’y a pas un moment à perdre. »

Le digne prêtre, bien qu’il sût Rosalie très-malade, parut extrêmement affligé de la nouvelle. Sans hésiter un seul instant, oubliant à la fois et qu’il était en tenue de chœur, et qu’on l’attendait pour dîner :

« Allons ! » fit-il d’un ton résolu.

Ils prirent une voiture. Pendant le trajet, par mesure de précaution, Max cru devoir dire au prêtre une partie de la vérité : « Clément ne voulait pas que sa femme fût aussi mal qu’elle l’était réellement ; il était, de plus, sous l’empire de cette superstition commune qui consiste à voir un présage de mort dans la présence d’un prêtre auprès d’un malade ; par ces raisons, il reculait chaque jour d’en appeler un. Rosalie, de son côté, qui avait conscience de sa fin prochaine, dans le double but de remplir ses devoirs et de ne pas attrister son mari, avait donc résolu, pour se confesser, de profiter d’un moment