voudrais pas garder davantage votre petit. Reprenez-le… »
Clément était attéré.
« Donnez-le-moi ! » s’écria Rosalie dans un élan irrésistible de tendresse.
La nourrice, d’un air de satisfaction, tout en disant : « La voilà, ta maman, mon chéri, » s’empressa de mettre l’enfant dans les bras de la mère. Rosalie le baisa et le serra contre elle avec transport. Mais l’enfant, sans paraître le moins du monde ému de ces caresses, se démenait et tâchait à se débarrasser du châle dont il était emmailloté. En accompagnant ses gestes de quelques cris aigus, il eut bientôt raison de la faible résistance que lui opposait sa mère. Rosalie dut l’asseoir sur ses genoux et lui découvrir le visage. Il tournait le dos à la lumière et avait naturellement la face dans l’ombre ; à moins d’être près de lui, on ne pouvait distinguer bien nettement ses traits.
Mme Thillard, n’eût-elle pas eu une réelle amitié pour Rosalie, se fût encore par simple politesse occupée de son enfant. Elle se leva donc en vue d’en approcher. Clément, devinant tout de suite l’intention de Mme Thiliard, secoua subitement sa torpeur pour s’agiter avec une vivacité d’écureuil. En deux enjambées il fut devant sa femme.
« Rosalie, lui dit-il d’une voix pleine d’anxiété, si tu rentrais chez toi ? Cet enfant va nous importuner