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fermeté fléchit peu à peu. Deux mois n’étaient pas écoulés, qu’elle tombait sérieusement malade. Sur ma recommandation, on lui prodigua les soins, et l’aumônier de la prison la visita souvent. Le remords, qui entamait enfin l’endurcissement de cette malheureuse, occasionnait en elle des luttes terribles. Dans la prostration du désespoir, elle suffoquait parfois de sanglots et emplissait sa cellule de plaintes déchirantes. A voir ses traits décomposés, ses yeux caves, son amaigrissement, je commençais à craindre qu’elle n’emportât son secret dans la tombe, quand, un jour où j’y pensais le moins, m’ayant fait appeler, elle me révéla, avec des flots de larmes et les marques d’un profond repentir, ce que, certes, je ne m’attendais guère à savoir… »

Pendant que d’un côté Rosalie oscillait convulsivement comme si des serpents lui eussent rongé les entrailles ; de l’autre, une agitation, comparable à un feu souterrain, se manifestait à cette heure chez Clément et paraissait sur le point de le faire éclater. Près de conclure, M. Durosoir ajoutait à l’effet de son dénoûment par un accent plus ferme et quelques gestes pathétiques. Il dit :

« Vous présumez sans doute, comme moi-même je l’avais cru jusqu’à ce jour, que Bannes avait trempé dans le crime de la rue Saint-Jacques. Là est l’erreur ! Il n’avait rien de commun avec l’assassin de la vieille femme…